samedi 30 novembre 2013

La ville de Cotonou


COTONOU
Bien qu'elle n'en soit pas la capitale officielle (qui est Porto-Novo, établie par la Constitution et siège du pouvoir législatif), Cotonou est la première ville du Bénin, avec une population de 761 137 habitants en 2006. Elle s'étend sur des terrains qui avaient été cédés à la France par le souverain de Porto-Novo en 1868. Son essor est lié à celui des activités portuaires : au wharf construit en 1891 et devenu très insuffisant a succédé un port moderne établi de 1959 à 1965.
La ville a grandi sur le large cordon littoral derrière lequel s'est formé le lac Nokoué, qu'alimente un bras de l'Ouémé, et qui communique avec l'océan par un chenal coupant l'agglomération en deux parties. À l'ouest, le quartier commercial et administratif s'allonge en bordure de l'Atlantique : zone ancienne où survit le style colonial classique, lotissements résidentiels plus modernes où s'élèvent des villas entourées de verdure, très bel ensemble des « Cocotiers » près de l'aéroport. Entre ces quartiers et le lac s'étale la ville « africaine », bâtie selon un plan en grille presque parfait. À l'est de la passe, franchie par un pont mixte étroit, la route et la voie ferrée de Porto-Novo séparent une zone industrielle et un quartier résidentiel traditionnel, Akpakpa, dont la croissance est rapide.
De vastes franges urbaines se sont constituées autour des villages de la banlieue, par occupation sans titre de terrains, en dépit des avertissements officiels et des menaces permanentes d'expulsion. Le paysage se ressent de cette précarité : sous le couvert d'une dense végétation arborée où dominent les cocotiers s'entassent des cases en matériau végétal d'aspect assez pauvre, entourées de palissades fragiles, et l'équipement urbain y reste encore très sommaire.
Les fonctions administratives majeures, naguère concentrées à Porto-Novo, sont presque entièrement exercées par Cotonou, où résident le président et la plupart des ministres, et où se sont installées aussi les ambassades. Une université a été fondée en 1970 (Abomey-Calavi, à 15 km). Les activités de type primaire jouent encore un rôle important : pêche artisanale sur le lac Nokoué surtout, pêche industrielle en mer par une petite flottille de chalutiers, culture du maïs, du manioc et élevage de bovins sous les palmiers dans la banlieue immédiate. Cotonou abrite les deux tiers des industries du pays. Des maisons de commerce anciennes assurent l'importation des produits finis et l'expédition des denrées agricoles venant de l'intérieur du pays (oléagineux surtout), mais aussi du Niger, dont une partie des échanges passe, grâce à la route et à la voie ferrée exploitée en commun, par le port. Cotonou est aussi un centre de redistribution pour une zone qui dépasse largement les frontières : le marché de Dantokpa est fréquenté par des commerçants béninois, mais aussi nigérians, togolais et même ivoiriens.

jeudi 21 novembre 2013

Ouidah 92



Ouidah est connue pour le rôle principal qu'elle a joué dans la traite des esclaves au cours des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, où presque un million de personnes a été embarqué sur des navires et, depuis la plage de Ouidah, transporté à travers l'Atlantique. À l'origine, pourtant, Ouidah (autrefois Gléwé) n'était qu'un petit village dans un petit royaume de Xwéda, qui parvenait à subvenir aux besoins de ses habitants grâce à l'agriculture, la chasse et la pêche dans les lagunes côtières – loin des dangers de la mer et des marées.
La première rencontre entre Ouidah et les Européens eut lieu au cours du XVIe siècle. Même si la traite des esclaves le long de la Baie du Bénin  débuta aussitôt après, ce n'est qu'à la fin du XVIIe siècle que les marchands européens commencèrent à acheter des esclaves au royaume de Xwéda à large echelle, en établissant des forts et des comptoires dans la ville de Gléwé. Ce commerce assurait la prospérité au royaume jusqu'au moment de son invasion militaire, en 1727, par le royaume du Dahomey : ses citoyens furent tués, capturés et dispersés et le commerce avec les Européens passa aux main des Dahoméens.
La ville de Ouidah resta sous le contrôle des Dahoméens jusqu'à la colonisation de ces dernier par la France. La traite des esclaves fut extrêmement intense : vers le milieu du XVIIIe siècle la population de Ouidah atteignait le nombre de 10 000 habitants alors que l'économie était à son apogée. L'année 1818 a vu l'installation de Francisco Félix de Souza, connu par les Dahoméens sous le nom de Chacha, à la tête, au nom du royaume, de l'entreprise négrière. Ses descendants conservent jusqu' aujourd'hui une position importante dans la société de Ouidah.
Dans la mesure où les gouvernements européens dénonçaient la traite des esclaves comme brutale et injustifiable, le commerce négrier à travers l'Atlantique entrait dans son déclin. À la fin du XIXe siècle la ville de Ouidah commença à concentrer son activité économique sur l'exportation, beaucoup moins lucrative, de l'huile de palme. Alors même que le commerce négrier était bien à son déclin, commençait la répatriation de descendants des esclaves exportés vers le Nouveau Monde. Ils constituaient, pour la plupart, une troisième génération des réduits à l'esclavage au Brézil. De retour au Bénin (et particulièrement à Ouidah), ils apportèrent beaucoup de leurs coutumes et traditions. Aujourd'hui encore, plusieurs examples de l'architecture afro-brézilienne témoignent de cette période-là.
Le royaume du Dahomey (y compris Ouidah) fut colonisé par les Français en 1902 ; en 1962, pourtant, il obtint l'indépendance
Ouidah est le centre le plus important de la religion vaudou au Bénin et, probablement, dans le monde. En 1992, la ville accueillit le premier festival mondial consacré à l'art et à la culture du Vaudou. Par ailleurs, le jour du festival annuel du Vaudou à Ouidah, le 10 janvier, a été déclaré fête nationale.